24 avril 2012
Journée où l'on devait aborder
l'ameublement...
oui mais...
Après avoir défini les normes en matière de
taille des différents articles (rideaux, portières, dessus de lit, coussins, sets de tables, etc...) j'ai demandé qui voulait réaliser quoi. Et là, pas de réponse...
Toujours ce problème de manque de matière
première.
Alors que je suis persuadée qu'il y a un
marché pour les articles d'ameublement, ils hésitent à faire de grosses pièces de crainte de ne pas les vendre.
J'ai donc commandé à l'un d'eux le tissage
nécessaire à la réalisation d'un couvre-lit pour pouvoir leur expliquer la méthode de montage à base de carrés, assemblés au crochet.
Quand ils ont vu le montage, ils ont tout de
suite compris et aimé la méthode : Je leur ai suggéré d'en faire 1 ou 2 en démonstration et de travailler sur commande. Le feront-ils ?
Sur le même principe d'association
tissage-crochet, je leur ai proposé la réalisation d'un chèche, foulard carré plié en triangle que l'on porte autour du cou, et qui offre une alternative aux éternelles
écharpes.
Devoir couper un tissage leur pose un
problème, c'est presque « tabou ».
Malgré tout Philibertine en a commencé un,
mais il n'était pas fini quand je suis partie.
Le reste de la semaine a été consacré à
essayer de mettre de l'ordre dans leur envie de crochet et dans le choix d'un objet à réaliser.
Elles avaient le choix
entre :
différents modèles de
sacs
des chapeaux
une casquette (très à la mode à
Madagascar)
une housse de coussin associant tissage et
crochet
des sets de table
un dessus de lit
une veste associant le tricot et le
tissage
un chèche associant tissage et
crochet
Le choix a été un peu compliqué, entre
l'objet choisi et le point qu'elles souhaitaient faire qui n'allaient pas forcément ensemble...
Parallèlement je tentais de les intéresser à
l'association raphia- soie sauvage, mais cela ne semblait pas les concerner.
28 avril 2012
Etant sur place depuis 10 jours, j'ai
éprouvé le besoin de souffler, et je suis partie en week-end prolongé chez ma fille à Manandona.
La semaine suivante devait être consacrée à
la gestion, domaine dans lequel Larisoa est compétente, et comme jusqu'à présent elle ne semblait pas avoir trouvé ses marques, je pensais que ce serait pour elle un bon moyen de
s'affirmer.
Nous avions rendez-vous le 1er mai à 9
heures.
9 heures, 10 heures, midi... pas de
Larisoa.
J'essaie de la joindre au téléphone mais il
n'y a pas de réseau.
Sandrandahy est dans une cuvette et les
possibilités de réseau très restreintes.
La journée se passe donc à faire du crochet.
J'aide chacune dans la réalisation de son modèle. Finalement, le manque de traduction est compensé par les gestes.
De mon côté, j'ai commencé un béret en
associant raphia et soie sauvage.
Le lendemain et les jours suivants, toujours
pas de nouvelles de Larisoa, ni de la CCI, ni du coordinateur... la première casquette est finie, un chapeau aussi. Pour les autres, les projets sont moins clairs...
Le 7 mai, je crois, j'ai enfin la visite de
Maharavo. J'avais demandé à Henri de se renseigner et d'essayer de savoir pourquoi Larisoa n'était pas là. Personne ne sait pourquoi elle ne vient pas, mais « il n'y a pas de problème,
hein, tout se passe bien ? »
Oui, tout se passe bien, mais quand même, je
trouve que c'est un peu léger de la part du coordinateur et de la Cci !
Le week-end du 5 et 6 mai, après une visite
éclair à Ambositra, je me mets à faire des chaussons, avec la semelle en raphia et le dessus en soie sauvage. J'ai trouvé à Ambositra des boutons sculptés en forme de tortue et l'ensemble est
agréable au pied et à l'oeil.
Le modèle plaît tout de suite à Rasola, qui
commence immédiatement une paire, puis c'est une épidémie : Bernadette, Henriette, Louise...tout le monde fait ses chaussons, mais seulement Rasola avec la semelle en raphia... Pour elles
c'est une découverte : à Madagascar les chaussons c'est pour les enfants. Les adultes ne portent pas de chaussons. Ils sont nus pieds dans les maisons, même l'hiver quand il fait
froid.
Les premiers chaussons de
Rasola !
De mon côté, n'ayant pas pu avoir de matière
première, dès que j'ai fait un modèle je le défait pour un faire un autre...
Larisoa revient le lundi comme si de rien
n'était, mais il nous reste peu de temps pour finir les objets commencés qui devront être présentés à la restitution le lundi 14.
Le programme de gestion est donc passé à
l'as.
14 mai 2012
Jour J, restitution.
Voilà, c'est la fin...Si bien des points ont
été abordés de manière théorique, je reste sur ma faim.
J'aurais voulu aborder le problème de la
texture des tissus , de la différence entre tissu d'ameublement et tissu pour le vêtement, faire
un peu de couture, mais sans machine à
coudre ce n'est pas évident.
J'aurais voulu stimuler leur créativité en
leur faisant faire des exercices à partir de carrés de tissages, mais à chaque fois le manque de matière première s'imposait comme une barrière à tout projet.
J'ai le sentiment d'avoir fait une formation
crochet. C'est un peu réducteur face aux multiples possibilités qu'un minimum de préparations avant ma venue auraient pu permettre, mais Rasola, Louise, Bernadette, Georgette, Gisèle, Henriette,
Olga, Philibertine ont l'air contentes.
Henri et Prisca aussi, même si ils ont été
plus en retrait par rapport aux autres. (on ne peut pas être au four et au crochet, hein Prisca?)
Détail des réalisations
Gisèle s'est spécialisée dans la fabrication
de casquettes, on ne pouvait plus l'arrêter...Rasola dans celle des chapeaux et des chaussons avec autant d'ardeur ! Georgette a préféré faire une étole.
Philibertine a commencé ce modèle de veste-châle faite d'une écharpe tissée
pour le devant et d'un dos tricoté
(modèle Madasilk), mais elle n'avit pas terminé le tricot à la fin de la
mission.
Elle a également commencé un chèche ,
mais n'a pas eu le temps de le terminer non plus.
De nouvelles techniques ont été
abordées :
L'association crochet-tissage pour faire des
couvre-lits sous forme de carrés assemblés.(en cours, non terminé).
L'association raphia-soie sauvage, ici pour
un chausson, offre de multiples applications jusqu'aux plus design. Mais il est nécessaire de présenter des prototypes d'objets pour convaincre les artisans de se lancer dans cette
fabrication.
Je serais
curieuse de voir l'an prochain ce qu'elles auront continué à faire. (Ce sera en fonction de ce qu'elles auront vendu à Santa Fe cette année). Pour ma part, l'association raphia-soie sauvage me
plait beaucoup et je crois que je vais continuer à exploiter cette piste pour leur proposer d'autres modèles.
La mission
proprement dite est donc terminée. Il faut que j'aille à Tana pour une réunion à la FCCI, puis que je m'occupe de mes affaires là-bas avec Tiana qui dirige l'atelier de fabrication du fil
"Tana" (nouveaux coloris), que je voie avec Emilie les détails d'organisation pour sa venue en novembre aux salons de Moncoutant et de Chinon, que j'aille avec Camille à Soaniranana Ivongo,
sur la côte est, pour voir l'endroit où elle va avoir un poste de prof à la rentrée, et que j'aille à Manonpana me faire dévorer par les moustiques qui m'ont si gentiment transmis un joli
streptocoque doré dont je n'arrive pas à me débarrasser... voilà comment occuper presque 2 mois sans voir le temps passer!