J'ai eu vent sur Ravelry de certaines difficultés que rencontraient des tricoteuses à s'y retrouver entre Les Soies de Marie et Madasilk.

Il est vrai que n''étant pas animée au départ par une  stratégie commerciale  mais plus motivée par l'envie de faire, mon parcours peut paraître désordonné... mais en fait non, il est logique et est l'expression d'une vie, tout simplement.

Je ne vais pas vous la  raconter ma vie, (quoique je la trouve intéressante) mais tout à commencé pour moi à la naissance de mon fils en 1973. Etant isolée dans le fin fond de la Sologne et ne pouvant y exercer mon métier de libraire, j'ai commencé une étude sur les fibres textiles et leur transformation. Cette étude allait de la production de la fibre , dans la mesure du possible, jusqu'à  la réalisation d'un vêtement.

A cette époque, je n'aimais pas la soie  (!!!) ou du moins ce que je connaissais de la soie. J'avais donc gardé cette matière pour la fin de mon étude qui a quand même duré une dizaine d'années... et bien m'en a pris puisque au début des années 80 Michel Costa tentait une relance de la sériciculture dans les Cévennes et la réouverture d'une filature de soie.

J'ai ainsi pu bénéficier d'une formation à l'élevage des vers à soie et voir de plus près la fabrication du fil de soie, et ce fut un véritable coup de foudre!

Parallèlement, ayant déménagé sur les bords de Loire pour y revaloriser le patrimoine troglodytique, j'ai appris par les archives locales qu'une production de soie pour les soieries de Tours avait été assez importante autrefois. Bizarement, à l'époque, tout le monde avait oublié cette production.

Je me suis dit alors que si on l'avait fait autrefois, on devait pouvoir encore le faire aujourd'hui, et, tellement emballée par mon premier séjour dans les Cévennes,  j'ai commencé mes  essais. Mes premiers élevages ont pu être faits grace aux vieux muriers de la région que j'avais recensés, et depuis, je n'ai jamais arrêté...

Je vous passe le détails de toutes les difficultés rencontrées, techniques et humaines, et il m'a fallu des années pour d'une part arriver à maitriser la production et la transformation, surtout pour trouver le matériel adéquat. Puis  il a bien fallu "rentabiliser" ce travail.

C'est là que j'ai créé "Les Soies de Marie"  en 2003. Pour des raisons techniques j'ai d'abord fabriqué du fil à broder. Cela correspondait aussi à la demande du moment.

Mais des difficultés de production liées à des problèmes de pollution atmosphérique m'ont amenée à chercher d'autres sources de cocons. Et c'est à Madagascar que finalement j'ai vu que je pouvais allier un projet  solidaire à mes besoins spécifiques. La suite, vous l'avez lue sur ce blog.

Le projet malgache me mobilisant beaucoup, il est arrivé un moment où je ne pouvais plus mener de front les fils à broder  des Soies de Marie et les fils à tricoter Madasilk. J'ai donc choisi de privilégier Madasilk, qui si on arrive à pérenniser l'action, donnera au final un travail permanent à beaucoup plus de monde que les Soies de Marie qui ne faisaient vivre que moi., et aussi, parce que depuis toujours,  je préfère de loin le tricot à la broderie .

Je pensais que c'en serait fini des Soies de Marie, mais c'est vous qui m'avez poussée à les ressuciter, par votre demande de fils plus classiques. Je propose donc 2 gammes de fils à tricoter:

les Madasilk, fils entièrement artisanaux, filés à la main à Madagascar

et  les Soies de Marie, plus classiques, en filé mécanique. Dans la mesure du possible, je cherche  une fabrication personnalisée dans l'assemblage et le retors et dans la teinture.

La teinture:

J'ai toujours pratiqué la teinture végétale, par goût et par conviction.

Je vous ai fait part de mes difficultés à Madagascar pour continuer ce type de teinture. J'ai bon espoir lors de mon prochain séjour (dans 15 jours), d'arriver à semer l'idée de la nécessité aux artisans malgaches de se regrouper et de créer un atelier professionnel unique de teinture  végétale mais je vous en dirai plus à mon retour.

Pour les Soies de Marie,je n'ai plus le temps ni l'énergie de teindre moi-même mes fils. Ils sont donc teints en chimique dans un atelier qui répond à toutes les normes écologiques actuelles.

Je ne garde la teinture végétale que pour mes activités liées à la restauration ou la reconstitution de tissus anciens.

Voilà, vous savez tout. Pardonnez-moi d'avoir été si longue mais cette mise au point m'a semblée nécessaire.

Le plus dur pour moi maintenant va être de traduire tout ça en anglais...

Je ne suis pas très bavarde en ce moment mais c'est que je suis pas mal occupée.

Depuis mon dernier article il y a eu Parme...

Je n'étais jamais encore allée en Italie et cela ne me tentait pas plus que ça.

Grossière erreur!!! je suis revenue littéralement envoûtée!

Pas par le salon qui n'a pas été loin du fiasco (!)  Entendons-nous bien: le salon lui-même était un beau salon. Il y avait un hall complet réservé aux associations ou aux écoles et les Italiennes font des choses sublîmes en broderie, dentelle et autres arts du fil. Du grand art, pratiqué par de nombreuses femmes dans chaque région d'Italie.

Un autre hall était réservé au commerce, mais les usines cotoyaient les petits artisans et, crise oblige, les clientes allaient au moins cher...

Certes j'ai eu un succès d'estime (Bellissimo!) mais bon...bref!

Tant qu'à aller là-bas j'avais prévu de rester quelques jours pour visiter la région. Et là...je ne regrette pas!

Parme est une ville agréable et belle.

Il suffit de faire quelques kilomètres au nord et c'est la plaine du Pô, avec les grosses batisses agricoles à l'architecture magnifique.

Au sud, ce sont déjà les Appenins et ses reliefs.

Partout des châteaux et, ne pas oublier, le jambon de Parme et le parmezan...

Les Italiens sont des gens charmants et serviables (même si leur conduite sur autoroute est parfois déroutante).

Donc, vous le voyez, je suis revenue enchantée!

(Malheureusement pour vous, je n'ai pas de photos et je viens de terminer mon parmezan).

Puis il y a eu Saint Gilles, la rencontre des tricoteuses du forum Tricot  Nordique, organisée de main de maître par Yvonne. Je ne suis restée que le jeudi soir et le vendredi mais c'était vraiment sympa.

La tradition veut que l'on s'échange un petit cadeau. Cette année c'était un sac. Voici celui que j'ai fait, dans le style "Arlequin".

(J'en ai reçu un très beau. je vais le prendre en photo pour vous le faire voir la prochaine fois.)

L'an prochain la rencontre sera à Munster: autre décor, un peu loin, mais il faut bien tourner pour que tout le monde puisse participer.

Ensuite j'ai été coupée du monde pour cause de changement d'opérateur internet. Pas simple cette histoire, mais ça y est, je suis à nouveau en lien avec la planète. Ouf!

Avec tout ça, je n'ai pas encore pris le temps de vous faire voir l'écharpe de Marion

(Vous savez que vous pouvez m'envoyer les photos de vos réalisations avec les Madasilk.)

Les vacances se profilent à l'horizon. je vais jouer à la grand mère avec Sim&on.

J'ai aussi plein de projets de tricot pour préparer des kits (ça avance, lentement mais surement),

la suite des travaux à la maison, (encore un gros morceau mais ma résidence 3 ème âge prend forme).

Ma maison très atypique puisque troglodytique, est sur plusieurs niveaux. Jusqu'à présent la cuisine était "en bas", dans une ancienne étable, un peu sombre.

Cet hiver nous (enfin surtout Camille, me fille) avons transformé mon ancien bureau devenu débarras en super cuisine et relié la partie séjour et la cuisine par une véranda en creusant un peu. Ce qui me fait un ensemble de pièces au même niveau. Il faut juste que mon atelier devienne ma chambre, elle aussi actuellement sur un autre niveau, et que je transforme un débarras en douche italienne et WC et je vais pouvoir aborder sereinement les 25 prochaines années, sans craindre que l'arthrose ne m'empêche d'aller d'une pièce à l'autre!

la véranda

l'entrée de la cuisine

et le fond de la cuisine

Donc, ne vous étonnez pas si je n'écris pas souvent...il n'y a pas que le net dans la vie!

Vous êtes plusieurs à me demander si je fais des stages cette année.

Et bien non, pas cette année.

Parce que je vais faire des travaux chez moi (l'atelier va devenir ma cuisine, le bureau ma chambre, le couloir un coin tricot/bibliothèque, et par conséquent ma cuisine: mon atelier, et une pièce non utilisée pour caser tout le vrac du bureau...) ça ne va pas être triste, et surtout, cela va prendre...un certain temps...

au milieu de ce vaste chantier, il faut quand même

que je prépare la rentrée (4 salons en 1 mois 1/2), donc teinturage et bobinage,

 que j'avance sur les modèles à tricoter ou à crocheter pour les kits de cet hiver,

que je n'oublie pas de tondre le jardin et d'arracherles orties si je ne veux pas que Siméon se perde dans la jungle quand il va venir en vacance ici,

etc, etc... la routine quoi!

Donc, pas de stages en 2010, surement en 2011 mais probablement à Anduze. (c'est un scoop!)

plus d'infos selon l'avancée des projets...

Ben oui, normalement aujourd'hui les exposants devaient s'installer pour
 Les Folles du Fil à Saint Hippolyte du Fort....

Finalement, il paraît bien compliqué d'obtenir de la mairie de St Hippo la garantie que l'on puisse reporter la manifestation au printemps. Je n'irai pas à parler de mauvaise volonté, non, ...mais quand même un peu....beaucoup....
nous sommes donc en train de voir dans les villes environnantes si on veut bien de nous pour le mois de juin... je ne manquerai pas de vous tenir au courant.
Pour celles qui attendaient cette date pour faire le plein de rubans, profitez-en, .. ils sont avantageux à 2,50€  pour toutes les largeurs, (faites-le savoir...merci!)  et puis avec l'argent récupéré  ça me permettra de faire plus de choses à Madagascar selon le bon vieux principe des vases communiquants!

Je viens de craquer pour une book charka
c'est un outil super léger que je vais pouvoir emporter facilement dans mes bagages et utiliser n'importe où pour filer la soie d'araignée. J'en avais déjà emporté une  mais elle était plus encombrante. Celle-ci a la taille d'un livre. C'est très ingénieux!

On n'échappe pas à son éducation que voulez-vous...je suis partagée entre plaisir et gêne...(mais c'est le plaisir qui l'emporte!)

Qouiqu'il en soit, si vous voulez connaître un peu mieux mon parcours, achetez Point de Croix Magazine de septembre. Il y a 4 pages sur moi (je suis rouge de confusion) et, à part 1 ou 2 légères erreurs de chronologie, tout est rigoureusement exact!
Ce n'est pas le premier article me concernant, mais celui-ci est très "vrai", sans doute parce que Bernadette Baldelli qui écrit ces articles me connaît bien.
Je vous laisse découvrir!