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2 mars 2007 5 02 /03 /mars /2007 06:53

Je me demande parfois comment vous pouvez vous y retrouver dans les différentes appellations des fils de soie.

En dehors de toutes les appellations "maison" des différentes marques, il faut déjà distinguer 3 catégories de fils de soie, selon la partie du cocon qui a été utilisée et qui donnent déjà, avant toute qualité de filature, des différences énormes d'un fil à un autre, d'où parfois certaines différences de prix.

assortiment de fils de soie à différentes étapes de fabrication:

de gauche à droite: bobine de soie ovalée

écheveau de soie grège (juste dévidée et avec son grès)

bobine de schappe (soie à tricoter)

au centre, écheveau de schappe fine

devant écheveau de bourette

à droite: écheveau de frisons

La première catégorie est le filament, fil continu du cocon, très fin, très brillant: le must...quand il est de bonne qualité. (la grosse bobine à gauche)

Plusieurs critères rentrent en ligne de compte pour faire un fil de qualité:

D'abord, la qualité de l'élevage des vers à soie. eh oui, ça commence là. Un bon élevage, sain, qui ne traîne pas, (entendez par là qui se déroule selon le cycle normal du ver à soie en 30/35 jours sous nos climats, sinon, si les vers à soie traînent à faire leur cocon la soie sera de qualité moindre).

Ensuite, à chaque étape de fabrication: dévidage, moulinage, assemblage, il y a risque de déperdition de qualité. Mais en général, les filaments donnent de très beaux fils. Ce qui les différencie les uns des autres c'est la torsion qui va du très tordu comme le fil crêpe à la soie floche qui a très peu de torsion.

 

D'accord,on ne voit pas bien...

Avant de trouver le fil qui permettra le dévidage du cocon  on retire environ 300 mètres de fil qui se présentent sous l'aspect de frisons. Bien sur on ne les jette pas. une fois lavés ils seront peignés et filés comme de la laine.  C'est ce qui donne "la schappe". On en fait la plupart des soies que vous achetez pour le point compté.

 

Frisons juste après le dévidage des cocons et avant traitement pour en faire de la schappe.

 

Là aussi, selon la longueur des fibres et la torsion, il y a plein de qualités différentes, d'où la différence des prix .

 La grande majorité des fils que vous trouvez dans le commerce, quelle que soit l'étiquette de provenance (USA, Angleterre, Nouvelle Zélande) proviennent de Chine . La loi du commerce veut que l'on achète le moins cher possible pour revendre le plus cher possible, mais parfois, il y a de l'abus...

La troisième catégorie est la bourette de soie, provenant des "déchets" de filature, lavés, coupés, cardés et filés comme le coton. On en fait  des tissus plus rustiques, mais aussi du fil à tricoter à l'aspect un peu pelucheux, et là encore avec d'énormes différences de qualité selon la longueur de la fibre, le pourcentage de déchets organiques (petites peaux des chrysalides) et la torsion.

( à suivre...)

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7 janvier 2007 7 07 /01 /janvier /2007 13:31

Il y a différentes manières de fabriquer un fil de soie, d'où les différences d'un fil à l'autre.

La manière la plus classique est le dévidage. (Je vous ferai voir dans un autre article). Pour cela on utilise les cocons entiers.

Mais on a toujours des cocons défectueux, ou percés parce qu'on a pas ramassé les cocons assez vite. Moi j'utilise des cocons coupés dont on a extrait la chrysalide pour la reproduction : les mâles d'un côté, les femelles de l'autre, on attend que ce beau monde devienne papillon et on les marie ! ensuite on met les femelles à pondre sous un petit cône, et elle colle ses oeufs bien rangés sur un petit papier. Là aussi, ce sera l'objet d'un autre article à la prochaine la saison des élevages .

Revenons à nos cocons coupés.

 

Il faut les décreuser, c'est-à-dire diluer le grès, cette colle naturelle qui rigidifie la soie et permet à la chenille de donner cette forme au cocon. Pour cela on fait bouillir les cocons dans des bains de savon et on rince bien. Le séchage est un peu long.

On obtient une masse qui va se filer comme de la laine de mouton mais avec des fibres très longues, ce qui permet de faire un fil bien fin.

Je me sers d'un rouet Ashford et j'aime bien filer devant la télé. L'anachronisme me plaît bien. Mais j'ai aussi un rouet électrique qui va beaucoup plus vite dont je me sers principalement pour assembler les fils et les retordre ensemble.

Il va sans dire que le prix de revient d'un tel fil en France est hors compétition, même sur la base du smig chez nous. Je file au rouet pour moi, pour le plaisir et pour mettre au point des prototypes de fils que je préfère faire faire à mes amies malgaches ou indiennes qui trouvent là un débouché à leur production.

 

Ici on voit Odette après quelques heures d'entraînement seulement. Elle filait au fuseau et a tout de suite était séduite par le rouet que j'avais apporté l'an dernier. Cela lui permet de produire 2 à 3 fois plus de fil à l'heure.

Depuis, il y en a une dizaine à l'atelier.Je les verrai quand j'irai en mars...

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1 janvier 2007 1 01 /01 /janvier /2007 10:31

Je vais proposer cette année un nouveau concept de fils à tricoter.

A partir de mes soies filées main qui sont très fines,  et selon le nombre et les couleurs que l'on assemble  on obtient une gamme infinie de fils à tricoter.

Et c'est vous qui choisissez : 2 brins, 3 brins, 4 brins... 1 dégradé + 1 uni, ou + 2 unis ou + 3 unis, ou 2 dégradés ensembles, etc... à chaque fois on a un fil unique

 

Voici quelques exemples:

de haut en bas : 1 seul brin, tricoter avec du 2

2 brins, tricoter avec du 2 1/2 ou 3

3 brins, avec du 3 ou du 3 1/2,

2 brins "aster" + 1 brin "prunus"

2 brins "aster", etc...

Vous pouvez aussi tricoter 1 brin de soie filée main avec un autre fil pour obtenir un fil chiné. Ici 1 brin sapin en qualité "star" avec 1 brin capucine en qualité "bombyx". Les possibilités sont infinies...

 

Attention: la soie à tricoter à tendance à se détendre au lavage. Pour éviter cela tricotez un peu serré, lavez sans tordre (à la main ou en machine sur cycle textile délicat et dans un sac à lingerie), un petit tour dans l'essoreuse à salade pour enlever l'excès d'eau, et séchage à plat.

Voici le nuancier en qualité "star" (filé mécanique).

(écheveaux de 50 grammes, environ 125 mètres, à tricoter avec du 4 ou 4 1/2, en promo jusqu'au 31 mars, 8€50 au lieu de 9€90)

les soies qualité "bombyx" (filé main) sont disponibles dans les mêmes coloris que les soies moulinées ou les rubans. je les fais sur commande pour éviter d'avoir trop de stock.

(en bobines de 25 grammes, soit environ 250 mètres, en promo jusqu'au 31 mars, soit 4 € la bobine au lieu de 5 €)

 La semaine prochaine , je vous ferai voir la fabrication de A à Z de la soie filée main...

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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 16:41

alors, une petite visite de l'atelier s'impose...

comme vous pouvez le voir, je n'ai pas rangé pour la photo...mais j'aime bien mon petit bazar. c'est en fait parce que je travaille sur plusieurs trucs à la fois:

pendant que j'ai une teinture en cours je mouline, j'assemble ou je prépare une commande.

Résultat c'est le chantier, mais je m'y retrouve, c'est le principal.

Au premier plan, des rubans que ma maman a eu la gentillesse d'enrouler sur les cartonnettes (eh oui, c'est fait main!).

à l'arrière plan, les soies à tricoter en attente d'étiquettage.

au milieu, plein de trucs en attente...

le coin teinture: un peu spartiate, les travaux ne sont pas finis...

le coin moulinage/ assemblage/ bobinage:

Ce que vous ne pouvez pas voir sur la photo c'est l'ensemble de la pièce (il me faudrait un grand angle). Je suis installée dans un ancien logis troglodytique. Cette partie de la maison est de la fin du XV ème siècle, quand Marguerite d'Anjou est venue se réfugier ici pour la fin de sa vie. Elle habitait cette rue et tout laisse supposer que ma maison servait à loger une partie de sa cour.

Au XVIII ème siècle c'est un commerçant en soierie qui habitait la maison. Il n'y a pas de hasard...(J'ai pu voir ses cahiers de vente que détenait l'ancien propriétaire mais malheureusement son petit fils ne veut pas me les photocopier.) Lui au moins avait fait fortune dans la soie vu les travaux qu'il a effectué dans la maison : voûtes, boiseries, etc... et c'est en partie grâce à lui que la maison est toujours habitable. (si cela vous intéresse je ferai une rubrique "troglo").

Pour peaufiner la visite de l'atelier il vous manque les odeurs ... mes bouillons de teinture sont assez parfumés, plus ou moins agréablement pour un nez non averti ...

Demain, vous verrez ce que sont devenus mes "spaghetti"...

ça cafouille encore un peu...patience....

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