Sandrandahy
10 avril – 16 mai 2012
Mission de compagnonnage artisanal auprès des artisans soyeux
« Sandrandahy est une commune rurale de 1ere catégorie, située à 270 km au sud d’Antananarivo, à mi-chemin entre la ville d'Ambositra et de Fandriana (RN 41), appartenant à la région d’Amoron’i Mania, dans la province de Fianarantsoa. »
Ça, c'est la définition Wikipédia.
Sandrandahy, c'est là où j'ai effectué ma première mission d'accompagnement artisanal auprès d'une dizaine d'artisans de la soie malgaches. Derrière la prose laconique de Wikipédia on ne peut soupçonner la réalité quotidienne de ce gros bourg, entièrement rythmée par les travaux agricoles de subsistance (riziculture principalement) et le travail artisanal du tissage.
Coton ou soie, cela fait des générations que l'on tisse à Sandrandahy, presque dans le secret.
Cette réalité m'avait échappée lors de mes précédents passages dans le village.
Pourtant, en faisant bien attention en descendant la rue principale, sous les varangues de presque toutes les maisons on voit des écheveaux sécher, témoins d'une activité intensive de tissage traditionnel.
Quand j'ai demandé au maire combien de tisserands il y avait à Sandrandahy il n'a pas su me répondre. L'inventaire n'a jamais été fait tellement c'est une évidence que toutes les familles tissent dans le village.
J'avais donc rendez-vous avec les soyeux de cette 'Croix Rousse' malgache
Qu'allais-je donc pouvoir apporter à ces gens déjà expérimentés pour la plupart ? Les objectifs de la mission souhaités par les artisans étaient à la fois vagues et très précis : cela allait de « teindre selon la tendance , coudre , filature »à « bien maîtriser la filière soie , améliorer le niveau de vie ou développer les marchés ». Vaste entreprise !
Du 10 avril au 14 mai
Diagnostic et accompagnement
10 avril 2012
Pour la 7 ème fois me voici en partance pour Madagascar.
J'ai rendez-vous à l arrivée avec Maharavo, coordinateur national du projet RC-CRP. Je ne le connais pas et pense être attendue avec une pancarte. Or, j'ai beau lire tous les panneaux brandis à l'arrivée, rien ne correspond...il est 11h du soir, et je ne sais pas le nom de l'hôtel qui m'a été réservé. Heureusement j'ai mon téléphone malgache et j'ai encore du crédit de mon dernier voyage.
Au bout du fil Maharavo est tout étonné : « Vous êtes déjà là ? Mais vous êtes en avance ! (mais non!) On est là, on arrive ».
En fait, Josielle Rafidy, Directrice Générale des FCCI de Madagascar que je devais rencontrer le lendemain matin a une réunion à Nairobi et est à l'aéroport pour l'enregistrement de ses bagages. Nous avons donc fait connaissance dans le hall des départs. J'y ai aussi rencontré Maéva qui terminait sa mission bois/ sculpture et nous avons pu échanger brièvement.
11 avril 2012
La réunion à la CCI étant supprimée, nous prenons donc le taxi-brousse en direction d'Ambositra. Nous arrivons vers 15h 30 et allons directement à la CCI où je fais connaissance avec Larisoa, experte-métier avec qui je dois travailler en binôme.
12 avril 2012
Encore une réunion supprimée : je devais voir le président de la CCI, mais il est à Tana. Nous partons donc, Larisoa et moi, de bonne heure pour Sandrandahy. Il n'y a que 25 kilomètres à faire, mais l'état de la route, et surtout celui de la voiture (une vieille 504 commerciale dans laquelle nous sommes 13 ou 14 ,plus les bagages) font que le trajet dure une bonne heure. Le paysage est magnifique.
La voiture nous laisse à l'entrée du village où se trouve le tout nouveau centre artisanal de l'association Sahalandy (nous en reparlerons plus loin). Les artisans concernés sont tous là.
Après les discours de bienvenue et un petit rafraîchissement nous abordons le programme.
à suivre....